Brazza-Ouidah-Saint Denis : une commémoration théâtrale des oubliés de la fin de la Seconde Guerre mondiale

Au 11 • Avignon , jusqu'au 26 juillet, à 18h25 - Alice Carré - Cie Eia .



Crédits Photos Luc Maréchaux

La pièce débute avec Luz , jeune femme française qui fait des recherches à Brazzaville , capitale de la France Libre.
C’est une véritable quête de vérité , d’hommages à la mémoire des tirailleurs appelés maladroitement par la doxa : tirailleurs sénégalais.
Pourtant ils venaient du Congo , du Centrafrique , du Cameroun , du Tchad , etc
A travers plusieurs époques et lieux magistralement mis en scène grâce à la scénographie de Charlotte Gauthier-Van Tour , le spectateur assiste à une double enquête menée par Luz et Melika , jeune femme française d’origine Togolaise qui découvre que son grand-père était engagé volontaire au service de la France libre suite à l’appel de De Gaulle.
Cette mémoire est souvent bien méconnue car peu abordée sur nos bancs d’écoles et que la parole est encore empreinte de non-dits et de honte autour de ce sujet.
Les générations actuelles ont besoin de connaître cette histoire , l’Histoire de leurs ancêtres , une histoire qui a participé à celle de la victoire française face au nazisme.
Les acteurs sont intenses et galvanisés par le propos puissant du texte et sa nécessité. Leur jeu est juste , chaque émotion s’installe en vous comme si vous vous retrouviez d’un coup avec eux à la recherche des réponses aux questions soulevées durant la pièce.
Le point fort de l’écriture d' Alice Carré - Cie Eia est la pluralité des voix portés tout au long de cette investigation ,son désir de vérité et sa force scénique transcendent chaque spectateur.
Les histoires se croisent , se font et se défont avec les mystères et les découvertes qui parsèment ce voyage. Le texte est extrêmement bien documenté , les dialogues sont vifs , les danses rythment chaque fragment du texte.
L’émotion est palpable dans tout le public , sans distinction d’origine , d’histoire familiale ou de genre : nous nous sentons tous concernés.
Le pari est réussi quand on sait que cette partie de l’histoire est tristement encore bien méconnue par la plupart d’entre nous alors qu’elle manque cruellement à notre mémoire patriotique commune.
Crédits photos : Luc Maréchaux et Jérémie Lévy

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