Baisser la garde d’Anne Cazenave ou quand l'indicible est transformé en uppercut scénique

Firmin a 2 ans et demi quand sa mère , Anne Cazenave est convoquée par l’école pour que pléthore de tests, d’enquêtes , de contrôles et de discussions enclenchent la machine médico-sociale d’un système qui ne fait pas du cas par cas et qui stigmatise les familles et les enfants.

Le petit garçon est catégorisé comme turbulent, il est énergique, il cogne, crie et ne s’adapte pas facilement dès ses débuts à l’école.

L’équipe en place interprète tout cela d’une manière profondément choquante quand on entend le lien qui unit cet enfant hors du commun à sa mère.

Il a du mal à trouver sa place.

On ne lui laisse pas le temps , on l’engueule , on le punit et on accable une mère désespérée qui ne comprend pas cet acharnement.

Le texte est intense , criant de vérité et le récit est ponctué d'injustices.

Mère célibataire, intermittente du spectacle , ce combo ne va rien arranger à sa situation malgré la complicité et l’amour puissant qu’on ressent entre le fils et la mère.

Placé chez son père à l’âge de 7 ans , sa mère Anne entame alors cette écriture pour raconter sa situation , les entretiens et doléances ubuesques exigées par un système intrusif et méprisant. Elle raconte les regard des autres sur elle, sur son fils, sur sa vie.

Elle se débat , elle se bat tout en s’occupant de son père qui finira par être emporté par la maladie.

Pas question de se morfondre , elle trouve dans ses événements une force et une énergie impossible à éteindre. Quand on la rencontre , on comprend et on adhère totalement.

La scénographie illustre avec poésie les différentes épreuves qui parsèment son chemin , elle n’abandonne pas , elle condamne, elle bouscule les codes : c’est une mère qui aime son fils , qui le protège et le couvre d’amour.

Merci Anne d’avoir accepté ce petit échange en sortie de spectacle, merci pour ta sensibilité ton humanisme , tes émotions et ce spectacle que tu partages avec nous.

Ce magnifique seul en scène est encore joué jusqu’à la fin du festival au Théâtre L'Optimist - Avignon , à 12h00.